LE CANTON DE RUSSELL VEUT SE METTRE A L’ENERGIE SOLAIRE

 

EMBRUN | Le canton de Russell étudie la possibilité d’installer des panneaux solaires sur les toits de deux de ses édifices municipaux. Il serait toutefois déjà trop tard, estime le député Jean-Marc Lalonde.

En août dernier, le village de Casselman et la municipalité de La Nation lançaient fièrement leurs projets respectifs d’installation de panneaux solaires sur les toits de plusieurs de leurs édifices municipaux, en compagnie d’entreprises locales ayant flairé une bonne occasion d’affaires.

Pour encourager ce type d’initiative, la province garantissait alors, via la loi ontarienne sur l’énergie verte et l’économie verte, un coût de revente variant de 0,71 dollars à 0,80 dollars le kilowattheure pour cette production d’énergie, pendant toute la durée du contrat.

Également démarché par plusieurs compagnies d’énergie solaire depuis 2009, le canton de Russell souhaite emboîter le pas de deux de ses voisins.

Le lundi 7 février dernier, un plan a été présenté pour doter le toit du garage municipal de panneaux solaires et en installer d’autres au dépotoir. Le chef de département du service des travaux publics, parcs et loisirs, Jacques Lortie, estime que cette opération pourrait rapporter annuellement des revenus supplémentaires de 3 500 dollars pour le garage et de 145 000 dollars pour la sablière, au dépotoir.

Encore des démarches à faire

Si le maire, Jean-Paul St-Pierre, a exprimé sa volonté que la municipalité aille de l’avant et fasse les démarches nécessaires pour avoir toute l’information, plusieurs étapes restent encore à franchir. « Il y a plusieurs défis et on veut avoir toute l’information avant d’aller plus loin », explique M. St-Pierre

Au garage municipal, la superficie plate du toit, d’environ 10 000 pieds carrés, et qui accueillerait les panneaux, doit d’abord être examinée pour savoir si elle supporterait pareille installation. Les travaux prendraient de sept à neuf mois pour le garage et de deux à trois ans pour la sablière au dépotoir qui, une fois complètement dénudée, offrirait une superficie de 1 022 000 pieds carrés.

Avant d’aller plus loin, le conseil devra également décider s’il devient propriétaire des panneaux solaires ou s’il se contentera de louer son terrain.

Hostile à l’initiative du gouvernement McGuinty, le conseiller Pierre Leroux a déjà sa petite idée : « Je ne suis pas d’accord avec ce projet car la province paie cher une électricité qu’elle revend moins cher. Au bout du compte, ce sont donc les contribuables qui paient. Si nous allons de l’avant, il faudra louer le terrain plutôt que d’en devenir propriétaire. Avec les élections qui s’en viennent, on ne sait pas ce que deviendra ce projet et beaucoup de choses peuvent changer. Louer ne comporte aucun risque et de toute façon, la municipalité n’a pas d’argent pour investir là-dedans ».

Le député Lalonde calme les ardeurs

Le projet pourrait peut-être, de toute façon, ne jamais voir le jour. Le député de Glengarry-Prescott-Russell, Jean-Marc Lalonde douche en effet les ardeurs. « Depuis mardi dernier, le réseau d’électricité de la région est complètement saturé et il ne reste plus aucune disponibilité pour des projets de panneaux solaires sur des maisons, des édifices municipaux ou autres. Seuls les projets déjà approuvés verront le jour », déclare M. Lalonde.

La province aurait reçu quelque 24 000 demandes pour ce type de projets. Et pour répondre à l’intérêt suscité par les taux préférentiels de rachat fixés par Queen’s Park, il faudra augmenter les capacités du réseau électrique existant, selon le député. « Nos infrastructures sont vieilles et il y a de plus en plus d’utilisateurs. Nous avons déjà rénové 5000 km de lignes de transmission au coût de six milliards de dollars en 2010, mais il est urgent de continuer, notamment dans l’Est ontarien ».

Surpris par cette annonce, le maire St-Pierre préfère patienter avant de réagir : « Je n’étais pas au courant. Nous allons en parler avec M. Lalonde car nous aurons besoin de lui pour aller de l’avant ».

Article publié dans l’édition du mardi 15 février 2011 du journal hebdomadaire ontarion Le Reflet.

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