L’Express présente des chroniques historiques écrites en collaboration avec l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, Michel Prévost, dans l’esprit des États généraux de la francophonie, afin de tracer un portrait de la francophonie de la capitale à travers le temps et les empreintes qu’elle a laissées et laisse encore dans le paysage ottavien.
« Nous avons découvert dans une chronique précédente les remarquables maisons en rangée de l’avenue Daly, les Terrasses Philomène, construites en 1870 par Honoré Robillard (voir la Chronique de Michel Prévost du 8 mars 2012 – ndlr) », explique l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, Michel Prévost.
Sur la même avenue, un autre ensemble de logements en rangée, tout aussi exceptionnel, mais érigé en briques, les Habitations en rangée Varin, trône au 106-110, Daly. Ces luxueuses constructions sont bâties vers 1870 par les entrepreneurs franco-ontariens, les frères Charles et Eusèbe Varin. Ces résidences contigües en briques rouges sont uniques par leur habillage de briques er leurs fenêtres à arc en plein cintre.
« On observe, en outre, plusieurs attributs inhabituels pour l’époque, notamment les briques blanches pour les fondations. Cette dernière utilisation démontre sans doute que la brique demeure peu coûteuse par rapport à la pierre, à l’époque », souligne l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa.
Nouvelles constructions
Les Habitations en rangée Varin se distinguent également par leur vestibule en sailli à l’avant qui permettent aux occupants d’entrer par la porte latérale et surtout, de jouir à l’intérieur de plus de lumière naturelle. Par ailleurs les six petites lucarnes du pignon contribuent au charme de ce bâtiment patrimonial.
« En fait, les Habitations Varin s’avèrent un bel exemple des nouvelles constructions pour loger, après la Confédération de 1867, le personnel plus à l’aise financièrement de la fonction publique fédérale », indique M. Prévost.
Il ne fait pas de doute que des entrepreneurs franco-ontariens, comme les frères Varin, doivent une fière chandelle à la reine Victoria, qui a choisi, en 1857, Ottawa comme capitale du Canada uni.
« La classe ouvrière d’une petite ville forestière comme Ottawa n’aurait jamais pu occuper un logement aussi luxueux », analyse l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa.
Ces habitations sont aujourd’hui protégées pour les générations à venir en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario.
M. Prévost, rappelle qu’il offre des visites guidées du quartier de la Côte-de-Sable durant les beaux jours pour les groupes de 10 personnes et plus.
Article publié dans l’édition du jeudi 30 août 2012 du journal hebdomadaire L’Express Ottawa.