L’HOMME DERRIERE LA SCULPTURE

Depuis le mois d’octobre dernier, une immense sculpture orne la devanture de l’immeuble d’Exportation et développement Canada, au 150, rue Slater, à Ottawa. Baptisée « Le nid », l’œuvre est signée Jacek Jarnisziewicz, un artiste de Montréal, spécialiste de l’intégration de l’art en architecture.

Le sculpteur est un habitué des places publiques du Québec. Ses œuvres trônent notamment à la station du métro Cartier, à Laval, au musée Pointe-à-Callière ou encore au marché Atwater à Montréal. Récemment, il a même vu l’un de ses travaux offert par le Québec à l’État du Vermont.

En participant au concours organisé par les architectes et les promoteurs Broccolini Construction inc. et le Groupe de sociétés Canderel, il s’est offert l’occasion de dévoiler son travail hors de la province, lui qui est déjà présent sur l’autre bord de la rivière des Outaouais, à Hull.

« J’aime beaucoup travailler sur ce genre de projets car, à la différence des musées qui sont davantage réservés aux initiés, dans la rue tout le monde peut voir mes réalisations et je peux toucher tous les publics », explique-t-il.

Après un an de travail, il a érigé une immense sculpture en acier inoxydable qui représente une sorte d’arbre de vie.

« Quand je travaille sur un projet de cette envergure, j’essaie d’établir un dialogue entre le bâtiment et l’œuvre. Je me fis aux dessins des architectes pour incorporer mon œuvre dans leur réalisation. Ici, la sculpture est installée juste devant l’entrée. Si on regarde l’immeuble depuis le ciel, il se forme une enclave à ce niveau qui rappelle la lettre « u ». C’est pour cette raison que je me suis intéressé à la verticalité de l’œuvre, en faisant référence au monde végétal. On dirait que l’édifice est comme un tuteur pour l’arbre que j’ai planté là ».

L’Art est dans les yeux du passant  

Intéressé à provoquer une réaction chez les passants, M. Jarnisziewicz aime solliciter leur intelligence avec son enchevêtrement de clés de différentes dimensions, qui forment comme un nid à l’extrémité de l’œuvre.

« Je pense que les gens voient rapidement que la sculpture renvoie au monde végétal et remarquent la forme du nid. Mais je pense qu’ensuite, ils se posent des questions et doivent faire appel à leur imagination. C’est drôle de voir leur réaction car chacun d’entre eux se l’approprie et lui fait dire sa propre histoire. C’est la manière dont je vois l’Art, il faut que les gens se reconnaissent dedans et que l’œuvre soit comme un miroir qu’on leur tend. Ce sont eux les juges ».

L’artiste, originaire de Pologne, travaille depuis 20 ans dans ce domaine, après avoir étudié en histoire de l’art, puis en art visuel et enseigné à l’Université de Montréal. Son œuvre a été choisie parmi 38 propositions.

Article publié dans l’édition du jeudi 31 mai 2012 du journal hebdomadaire L’Express Ottawa.

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